Certains se sont prêtés au jeu en portant des lunettes qui atténuent la vision et en se dirigeant à l’aide d’une canne, d’autres ont expérimenté la visite en fauteuil roulant. « C’est insécurisant de ne voir qu’à 10 %, d’être surpris par un coup de vent lorsqu’une porte s’ouvre ou d’être ébloui. On ne réalise pas tout ce que ça implique d’avoir une vision limitée! », affirme Pierre-Olivier St-Jean, ingénieur conseiller en bâtiment dans le projet, qui portait des simulateurs pathologiques.
Comprendre l’importance de concevoir des espaces accessibles, équitables et sûrs dans le futur centre hospitalier
Par ailleurs, des personnes qui vivent avec une limitation fonctionnelle nous accompagnaient; Benoît Bourassa, qui a des limitations visuelle et auditive, ainsi que Hélène Gardner, qui est à mobilité réduite, ont participé à la visite et ont pu témoigner de ce qu’ils vivent au quotidien. En visitant plusieurs espaces publics du CUSM (portes principales, aires d’attentes, salles de toilettes, ascenseurs, corridors, comptoirs d’accueil, etc.), ils nous ont expliqué comment certains obstacles nuisaient à leur expérience et comment d’autres éléments facilitaient leur visite en milieu hospitalier. Ce vécu expérientiel est tellement riche!
Voir les impacts de l’aménagement pour ces personnes a été très révélateur
En ayant cette compréhension commune de ce qu’est l’accessibilité universelle, tout en gardant en tête l’approche adaptée à la personne âgée (AAPA), il est possible de travailler de concert pour réduire les écarts en matière d’accès aux soins et aux services, dès la conception du bâtiment.
Cette expérience nous permet d’identifier les enjeux d’accès actuels ainsi que les bonnes pratiques en matière d’aménagement. Ces constats guideront nos décisions pour la conception des espaces inclusifs au sein du futur hôpital, afin que le cheminement complet du patient soit plus facile.
Merci aux experts de l’Institut Nazareth et Louis-Braille du CISSS de la Montérégie-Centre, ainsi que ceux de l’équipe du Programme soutien à la communauté de la direction des programmes Déficiences du CISSS de la Montérégie-Ouest, qui ont rendu possible cette expérience sensorielle pour les membres de l’équipe projet. Une seconde visite est prévue en avril afin de vivre l’expérience dans les unités cliniques.